La Grande Odyssée, par Laurence
Episode 2
Dimanche 12 janvier
Première vraie journée de LGO. Les conditions d’enneigement sont
telles que les parcours sont modifiés au mieux (je doute que les responsables
des pistes aient beaucoup dormi en janvier). Résultat, c’est un peu la cata
pour bien s’organiser quand on n’est pas encore bien rodé.
Le repas se faisant quand même aux Carroz (départ des Carroz
déplacé beaucoup plus haut), on plante la stake-out sur le parking de la
piscine. Les chiens dorment dans l’herbe printanière, au soleil,et profitent
des températures estivales pour attaquer une mue grandiose. Qui a dit
« Avril » ????
Le repas fini, on se déplace tous en convoi jusqu’au parking
du départ. Bon, pas génial le truc. Mais vu qu’ils ont dû créer une piste
depuis le parking jusqu’au départ à peine quelques heures avant notre arrivée,
qu’ils ont dû s’arracher les cheveux la moitié de la nuit sur la
problématique…. On va sourire et se rappeler que cette année, toute place est
certainement plus sympas que celles du staff « pistes &
parcours ».
Allez, on attèle 10 chiens. Punaise, c’est LONG 10 chiens
devant un traineau. La musher du dimanche que je suis, se demande ¼ de seconde
si elle a déjà approché de si prêt un attelage si long ??? Bref, pas le temps de penser, il faut partir.
Ca grimpe, on s’enfonce, je me rétame la figure (définitivement Les Carroz ne
me portent pas chance, l’année passée j’avais fait un coup de chaud)… On arrive
finalement à amener musher et chiens jusqu’au départ (un immense merci au
passage à Bernard qui nous a donné un coup de main au moment d’atteler…. Une
aide plus que précieuse).
Ca y est, on est dans l’aire de départ…. Des chiens au
taquet, un musher avec le sourire, une super ambiance avec une foule immense….
Et il me semble, du ciel bleu (ça sera rare ensuite)… Le décompte est donné, la
musique résonne (si si, vous la connaissez cette musique entrainante de la
LGO)… et il est parti…
Il y a toujours un petit coup de mou, après le départ… Les
10min qui précèdent le coup d’envoi sont « sous pression », les 2min
juste avant le départ, on tient les chiens, ça aboie, l’excitation est palpable
tout autour, on vibre à l’unisson.. et d’un seul coup, plus rien….. le vide…
Bref, il reste 7 chiens au bus dont il faut s’occuper, alors
allons-nous en occuper. De toute manière, on partira en convoi plus tard,
direction les Carroz où aura lieu l’arrivée.
Arrivée qui se fera de nuit, comme la plupart des arrivées
de cette édition 2014. Ah, la joie de conduire ce bus, je l’adore… Sauf qu’en
2013 j’avais des soucis avec la 2ème, et que cette année c’est la
marche arrière qui a décidé qu’elle ne m’aimait pas. Le bon côté d’être une
fille, avouons-le, c’est que l’on peut planter un véhicule au milieu de la
route (presque) et appeler un homme à la rescousse pour faire la manœuvre.
Merci Thibaut. Ca sera mon challenge cette semaine : Vaincre la marche
arrière.
Je pars vite faire quelques courses urgentes, pendant que
Mélany gère les chiens, l’installation de la stake-out et tout le reste. On se
rejoint plus tard sur l’aire d’arrivée. L’attente commence, c’est le moment
aussi pour découvrir les têtes, les gens, ceux déjà vu l’année passée, les
autres… On finit gentiment de se mettre dans l’ambiance LGO cette fin de
première journée.
Roland arrive…. Comme à son habitude avec le sourire, des
chiens encore motivés et tout contents… Le temps de s’occuper de tout le monde,
de rentrer les chiens et on repart pour la colo….
Cette première journée aura été riche en émotion, sensation
et présage de belles journées à venir.
Lundi 13 janvier
Une nuit blanche plus tard, la journée démarre sur les
chapeaux de roues. Mélany étant malade, je laisse tout le monde dormir et je
pars m’occuper des chiens.
C’est à cet instant que les trucs mnémotechniques rentrent
en considération. Nous ne sommes que le 3ème jour, pas vraiment eu
le temps d’apprendre qui était qui, car reconnaissez-le, rien ne ressemble plus
à un husky gris, qu’un husky gris, à 5h du matin dans la boue, sous la pluie et
dans la nuit. Surtout que la veille, 10 de ces chiens étaient sur le trail, et
que ça complique pour faire connaissance.
Donc, on sort les loustics par ordre de cages, toujours dans
le même sens, histoire de savoir ensuite qui va où, sans se tromper. Pour la nourriture,
heureusement que j’avais observé Mélany hier, on fait une petite balade et on
rentre tout le monde. Après le petit-déjeuner, direction le village de Sixt. A
nouveau un départ déplacé. On s’installe, on tire la stake-out autour du bus
(aurons-nous un jour une vraie possibilité de planter une stake-out ?).
Mélany se repose dans le bus et je commence à me demander comment on va faire
tout à l’heure pour atteler. Oui, oui, ça restera mon angoisse de chaque jour. Et
là, une fois de plus, un petit miracle à mes yeux… Christine & Laure qui
viennent dire bonjour. Oh oh oh, les filles... dîtes, quand vous aurez fini
d’aider par là-bas, de donner un coup de main de ce côté, vous pourrez aussi
venir nous aider ?? Hein ?? dîtes, vous pourrez ??
Une fois de plus, l’aide sera appréciable (les pauvres ont
aidé plusieurs attelages du coup), Mélany nous rejoint directement vers le
départ… elle sera là pour aider dans l’aire de départ (si si, elle DOIT être
là, sinon ça cloche. Qui glisse des petits mots à l’oreille des chiens, si elle
n’est pas là, hein ?)…
Il est parti… tout s’est bien passé… ouf… Il ne reste plus
qu’à ranger, démonter la stake, et attendre le départ du convoi pour Morillon.
En priant pour ne pas avoir à faire de démarrage en côte (je suis mal habituée
avec VW et l’aide au démarrage). On est arrivé à Morillon, voiture parquée,
ouf, tout s’est bien passé, et j’ai pu parquer en marche avant (toujours ce
soucis de marche arrière..grrrr)
Les pieds dans la boue, la pluie qui tombe… Serions-nous en
fait à une course de kart ??? Installé une stake-out autour du bus, sous
la flotte, c’est vraiment un truc déprimant quand on est à la neige….Mélany
s’installe dans le bus pour dormir un moment. De toute manière, il ne sert à
rien d’être deux à attendre sous la pluie et dans le froid. Et les 2h30
d’attentes sous la pluie commencent. Christine et Laure tiendront longtemps,
très longtemps, mais la pluie vaincra leur combativité.
C’est déprimant la pluie à une course de chiens de
traineaux…….
Mais bon, personne n’y pouvant rien, on ne râlera pas sur la
météo. Le musher arrive, il faut s’occuper des chiens, ranger tout le monde et
retourner à la colo pour nourrir l’équipe, amener Mélany chez le toubib (merci
merci Hélène de la colo qui a été fantastique). S’occuper à nouveau des chiens,
et aller faire dodo aussi.
Mardi 14 janvier
Se lever, s’occuper des chiens, allez prendre le petit
déjeuner. Je tourne un peu au ralenti, le manque d’heures de sommeil commence à
se faire sentir (et nous ne sommes que le 4ème jour…).
Départ pour Sommand….. L’année passée, la météo avait été
mauvaise. Ben cette année, la météo sera mauvaise aussi. Mélany est restée à la
colo, Delphine nous a déjà proposé son aide pour la remplacer, merci à elle. La
montée de Sommand est toujours un bonheur, surtout sous la neige, lorsqu’il
faut chainer. Qui aime monter des chaines sur un bord de route ? Personne.
Ben nous non plus…. Hé hé hé. … On
arrivera finalement au sommet, avec du temps devant nous pour préparer le
matériel, l’aide de Delphine sera précieuse pour masser les chiens, graisser
les pattes et enfiler les harnais. Ca doit faire bizarre de passer du côté véto
l’année passée, à celui de handleur ! Elle s’est débrouillée comme un
chef. On attèle les chiens, Kurt & Véréna viennent également nous aider,
j’avoue patauger un peu toute seule, leur aide est plus que bienvenue.
Il est parti…. 3ème étape réelle pour les chiens
et le musher. Je profite de ce départ pour aller faire quelques photos. Je suis
en manque d’appareil photo. Sitôt quelques clichés pris, je retourne au bus,
j’ai des courses à faire, une partie de la journée sera occupée à ça. Le reste
sera de s’occuper des chiens et profiter de quelques moments de répit.
Je resterai frustrée tout au long de cette journée de ne pas
avoir de réseau téléphonique et de ne pas pouvoir tenir Mélany au courant. Tous
les messages envoyés, ne sont pas partis. NUL….
L’apéritif offert par Sommand est juste arrivé au bon
moment, on commençait à avoir froid, et le timing étant excellent, dans la
foulée je reçois un sms de Mélany me disant qu’elle va mieux et on nous annonce
l’arrivée de Roland. Hop, on repart vers l’aire d’arrivée. Fidèle au poste,
Delphine a attendu avec moi, afin de s’occuper des chiens après leur trail.
Encore une fois, merci. Donner à boire, ranger, et départ pour la colo et
Mélany.
Mercredi 15 janvier
Mélany le retour.. YES…. Et l’étape des Gets. Contents
d’être sur un parking enneigé, 2h plus tard nous étions au milieu d’une immense
flaque…Sur ce départ-là, on peut dire un grand merci à ceux du staff qui ont
joué les sprinteurs pour chaque attelage. Sans eux, ça aurait été les Fêtes de
Genève sur le stand des auto-tamponneuses.
Il me restera de cette étape-là, le souvenir d’être en haut
de cette montée assez raide, juste après le départ, observant avec Mélany le
ciel se dégager, la lune sortir de derrière les nuages. Et Mélany trépignant,
voulant être à son tour sur un traineau pour participer et moi, regardant cette
montée et me disant qu’ils étaient tous des dingues d’aimer ça…. Sont cinglés
les mushers…..
Laurence
Suite demain sur le blog !