Cet été, le blog vous propose de partir à la rencontre de mushers installés à l'étranger.
Aujourd'hui :
Marcelle Fressineau
Marcelle Fressineau immigre au Canada en 1995. 18 ans plus tard, elle est propriétaire de 53 chiens, a créé sa propre entreprise touristique (Alayuk Adventures), et compte courir l'Iditarod en mars 2014.
Mille mercis à elle d'avoir pris du temps pour répondre aux questions du blog... et à Christine d'avoir joué l'intermédiaire !
MARCELLE FRESSINEAU
Le blog : Quand as-tu immigré
au Canada ? Dans quelle région t’es-tu installée ? Pourquoi ce
choix ?
J’ai immigré au Canda en 1995. Je me suis installée au
Québec, en Mauricie parce qu’il y avait un réseau de pistes pour les chiens de
traîneau et que j’avais trouvé une place (cabane) à louer.
Mon attelage pendant la Yukon Quest
Comment s’est déroulée ton installation. Quelles facilités /
difficultés as-tu rencontrées ?
Facilités : Les pistes pour les chiens, le vrai hiver,
pas de voisins, pas de barbelés, la liberté.
Difficultés : Mésentente avec les mushers chez qui
j’étais. Adaptation au mode de vie canadien. Il faut lâcher prise sur ses
« swiss-manies ». (Habitudes). Trouver un revenu possible. J’ai crée
ma propre entreprise. (Donc beaucoup de travail et beaucoup de difficultés mais
beaucoup de liberté et d’indépendance.) J’avais aussi assez de réserve
financière pour survivre le premier hiver.
Quel accueil as-tu reçu de la part des gens de la
région ? Est-ce facile de s’intégrer au Canada ?
C’est un des endroits au monde où c’est le plus facile. Les
gens sont, dans le fond, tous des immigrants. Ils sont assez ouverts avec les
étrangers. D’autre part, le gouvernement a des programmes d’aide à disposition.
(Comme des cours de langue ou programme d’intégration).
Facile de s’intégrer : Il y a quand même un gros
pourcentage d’effort qui doit venir de la part de celui qui s’intégre …
Raconte-nous une de tes journées types.
J’ai actuellement un chenil de 53 chiens.
L’hiver, je suis guide en traîneau à chiens. Le matin de
bonne heure, je vais nourrir les chiens aidée de mon handler.
Plus tard, les
clients arrivent. Nous les équipons pour le froid, ensuite, je leur donne
quelques explications. Le handler m’aide à atteler les chiens. Ensuite, je pars
pour un demi –jour, une journée ou parfois plusieurs jours avec les clients.
Si je pars à la journée, en fin de journée, nous rentrons et
quand les clients sont partis, nous allons nourrir les chiens qui ont deux
repas en hiver.
Si les clients font seulement un demi-jour, après leur
retour, je pars entraîner l’équipe de course pour quelques heures et rentre
tard le soir.
Une vie très occupée mais que j’adore.
Annie Lake : randonnée en traîneau avec des visiteurs
Combien de chiens as-tu actuellement ? Quels sont tes
projets ?
J’ai actuellement un chenil de 53 chiens et mon prochain
grand projet, c’est de participer à L’Iditarod en mars 2014.
Aurais-tu quelques particularités de la vie au Canada à nous
partager ?
Notre commune de Mont Lorne, 40 minutes de Whitehorse (ville
de 25000 habitants avec tous les services) a 410 habitants, 245 km2 et au moins
300 chiens de traîneau.
Qualifierais-tu la vie au Canada de
« facile » ?
Non, c’est juste un peu différent. On peut se faire une vie
facile ou une vie compliquée, cela dépend de soi-même.
Le fait que le taux de population soit moins élevé rend la
vie du musher beaucoup plus facile. Je peux partir de chez moi pour plusieurs
jours sans voir personne ou pas grand monde.
Mon chenil sous les aurores boréales
Encore merci à Marcelle pour cette interview !
Good trails à toi et à tes chiens... et à bientôt sur l'Iditarod !
ou à lire l'un de ses livres :
"Le traîneau de la liberté" (2004) et "Empreintes dans la neige" (la suite des aventures)!